mardi 25 juillet 2023

Daubertin, ingénieur (plus) sans prénom

Bonjour!

Comme vous aurez pu le voir par les différents articles que j'ai pu publier sur ce blogue, je m'intéresse dans le cadre de ma thèse de doctorat aux ingénieurs militaires en Nouvelle-France pendant la guerre de Sept Ans (1756-1763). Plus exactement, je cherche à retracer le parcours de ces ingénieurs, que ça soit leurs origines sociales et familiales, leur formation et leur carrière avant leur envoi en Amérique, leur service en Nouvelle-France et leur carrière par après.

Les 17 individus qui m'intéressent, Français comme Canadiens, ont toutefois laissé des traces très inégales dans les sources. Pour certains de ces ingénieurs, il est relativement "facile" de suivre leur parcours, notamment car ils sont déjà "connus". C'est le cas pour les Français Desandrouins, Pontleroy ou Franquet et pour le Canadien Chartier de Lotbinière. Pour bon nombre de mes ingénieurs, il faut creuser bien davantage pour trouver des informations biographiques à leur sujet, et chaque petite trouvaille est une réelle satisfaction pour ma part. J'ai par exemple réussi à retracer le parcours de l'ingénieur François de Caire, qui s'était illustré par un duel lors de la campagne de Québec (voir ici), et que je vais présenter lors d'une conférence le samedi 12 août prochain dans le cadre des Rendez-Vous d'histoire de Québec (voir les informations ici).

Pour d'autres ingénieurs, les informations dans les sources sont bien plus rares, c'est le cas par exemple pour le sieur Daubertin (ou d'Aubertin).

Son service en Nouvelle-France est très bref, puisqu'il reçoit un brevet d'ingénieur de la Marine le 1er avril 1758, et est immédiatement envoyé à Louisbourg, où il sert lors du siège de l'été 1758 et est fait prisonnier avec le reste de la garnison. De retour en France, il repart en 1760 pour la Martinique, puis pour Saint-Domingue (actuelle Haïti) en 1763, où il fait les fonctions d'ingénieur géographe (bien que comme ingénieur des colonies il n'appartient pas à ce corps d'ingénieurs spécialisés en cartographie) jusqu'à sa mort à l'été 1767.

Lettre du Ministre de la Marine à Monsieur de Ruis Embito
au sujet du brevet d'ingénieur accordé à Daubertin, 14 avril 1758
Archives nationales d'outre-mer
FR ANOM COL E 110


Ce Daubertin est le cas extrême parmi mes 17 ingénieurs de pauvreté des sources en informations biographiques, car si je connais sa date de mort, je ne connais pas sa date de naissance, mais surtout je ne connaissais pas même son prénom jusqu'à hier!

Je suis en effet tombé hier, un peu par hasard, sur le testament de la veuve de cet ingénieur, Marie-Marguerite Grandin, fait à La Rochelle le 24 septembre 1767. Le testament précise que cette dame était "veuve de M. Louis Jean Baptiste Daubertin, ingenieur du Roy au Cap Francois en lisle et coste Saint Domingue".


Testament de Marie-Marguerite Grandin, fait à La Rochelle le 24 septembre 1767
Archives départementales de Charente-Maritime, 3E 1678 liasse 2, folio 518


Louis Jean Baptiste Daubertin. Enfin, je peux mettre un prénom sur cet ingénieur, le seul parmi mes 17 pour qui j'avais tellement peu d'informations que j'ignorais jusqu'à son prénom! Ce genre de petite trouvaille m'apporte personnellement une grande satisfaction puisqu'elle me permet de me rapprocher un peu plus de ces individus qui m'intéressent pour ma recherche de doctorat. D'ailleurs, à un jour près, la symbolique de ma découverte de son prénom aurait été parfaite puisque Daubertin meurt à Saint-Domingue le ... 25 juillet 1767. À défaut d'avoir trouvé son prénom aujourd'hui, date anniversaire de sa mort, plutôt qu'hier, ce petit article est un moyen de lui rendre hommage et de le sortir un peu de l'ombre.


À bientôt pour de nouveaux billets historiques!

Michel Thévenin


Si vous appréciez mes recherches et le contenu de ce blogue, acheter mon premier livre (qui est maintenant disponible en France!) serait une très belle marque d'encouragement (voir à droite, "Envie d'en savoir plus?"). Si vous ne voulez pas vous procurer le livre, mais que vous souhaitez tout de même m'encourager à poursuivre sur cette voie, vous pouvez faire un don via Paypal (voir à droite l'onglet "Soutenir un jeune historien"). Vous pouvez également partager cet article (ou tout autre de ce blogue), vous abonner au blogue ou à la page Facebook qui y est liée. Toutes ces options sont autant de petits gestes qui me montrent que mes recherches et le partage de celles-ci auprès d'un public large et varié sont appréciés, et qui m'encouragent à poursuivre dans l'étude d'aspects souvent méconnus de l'histoire militaire du XVIIIe siècle.

samedi 8 juillet 2023

265e anniversaire de la bataille de Carillon

Bonjour!

C'est aujourd'hui le 265e anniversaire de la bataille de Carillon.

C'est l'occasion pour moi de partager ce petit montage que j'avais fait il y a près d'un an, à la lecture d'un traité de la littérature théorique militaire de l'époque, à savoir L'ingénieur de campagne, ou traité de la fortification passagère, du chevalier de Clairac (lui-même ingénieur militaire), publié en 1749.

Le passage ici cité du traité de Clairac s'applique parfaitement à la bataille livrée le 8 juillet 1758 à proximité du fort Carillon (actuel fort Ticonderoga, dans le nord de l'État de New York). Les 3 500 hommes du marquis de Montcalm, bien abrités derrière les retranchements tracés par les ingénieurs Pontleroy et Desandrouins, infligent une sévère défaite à une armée britannique forte de 15 à 16 000 hommes.

La bataille de Carillon est ici représentée par le tableau d'Henry Alexander Ogden, qui date du début du XXe siècle (voir ici).



 J'aurai l'occasion de revenir plus en détail sur cette bataille dans d'autres articles.

À bientôt pour de nouveaux billets historiques!

Michel Thévenin


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