Bonsoir!
Je vous ai déjà parlé dans d'autres articles de la reddition des places au 18e siècle, et plus particulièrement de ce qu'on appelle la reddition "honorable". J'ai par exemple évoqué les redditions de Québec (voir ici) et de Niagara (ici) en 1759, ou encore celle du fort William Henry de 1757 et son traitement dans le film Le Dernier des Mohicans (voir ici).
J'aimerais ici m'intéresser aux cas contraires, ceux pour lesquels une garnison assiégée se voit refuser les "honneurs de la guerre".
Refuser les honneurs de la guerre à une garnison peut être perçu comme une volonté d'humilier le vaincu, surtout si celui-ci a opposé une défense vigoureuse. C'est une atteinte directe à l'honneur des officiers de la garnison, et un geste allant à l'encontre des codes de courtoisie et de respect mutuels entre nobles.
Un exemple permettant de comprendre l'humiliation que représente un refus des honneurs de la guerre en cas de belle défense est celui du siège de Louisbourg par les Britanniques en 1758. La garnison de la puissante forteresse française de l'Isle Royale (voir ici une courte vidéo sur l'histoire de cette forteresse) capitule le 26 juillet 1758, au terme d'un siège éprouvant de 45 jours, durée particulièrement longue pour l'époque (voir ici mon article sur la durée qu'on considère "normale" d'un siège au 18e siècle). Malgré la très belle défense de la garnison commandée par le chevalier de Drucour, gouverneur de Louisbourg, le général britannique Jeffery Amherst refuse aux Français les honneurs de la guerre, et renvoie les troupes françaises en Europe, pour y être échangées contre des prisonniers britanniques.
La réaction du ministre de la guerre, le maréchal de Belle-Isle, est on ne peut plus claire quant à l'humiliation que représente ce refus des honneurs de la guerre. Dans une lettre du 19 février 1759 au marquis de Montcalm, commandant de l'armée française en Amérique, il enjoint ce dernier à n'accepter en aucun cas de telles conditions lors d'éventuelles redditions futures:
Dans les deux cas, le général britannique est Jeffery Amherst, celui-là même qui avait déjà refusé les honneurs de la guerre à la garnison de Louisbourg. Dans le cas de Montréal, la reddition a lieu sans combat, le marquis de Vaudreuil, gouverneur de la Nouvelle-France, réalisant le désespoir de la situation (2 à 3 000 soldats français faisant face à 18 000 Britanniques), et signant ainsi la capitulation des dernières forces de la colonie. Dans sa proposition de capitulation, Vaudreuil demandait les honneurs de la guerre pour les troupes françaises, afin de saluer leur résistance presque désespérée pendant cinq années. Amherst refuse cette marque honorable, précisant au contraire que
L'injure est plus grande encore pour l'armée française qu'à Louisbourg. Alors que la garnison de Drucour, prisonnière de guerre, avait été ramenée et échangée en Europe, les troupes du chevalier de Lévis (successeur de Montcalm à la tête des troupes françaises depuis la mort de celui-ci en défendant Québec en 1759) sont renvoyées, libres, en France, mais avec l'interdiction de combattre pour le restant du conflit. L'intention pour les Britanniques est ici de priver Louis XV de soldats et d'officiers expérimentés. Mais en plus d'atteindre l'honneur des officiers de la garnison, cette clause met un sérieux frein aux possibilités de carrière future pour ces nobles ayant fait de la guerre leur métier...
L'argument principal des Britanniques pour justifier leur sévérité quant aux garnisons françaises est l'usage de représailles pour punir les Français de leur conduite de la guerre. L'argument fait référence aux exactions commises par les Autochtones alliés aux Français, aux pratiques jugées "barbares" par les Européens (l'exemple le plus éclatant étant le massacre d'une partie de la garnison britannique du fort William Henry en 1757). J'ai présenté dans un colloque à Wendake en juin 2018 une communication traitant de ces questions de violences "européennes" et "amérindiennes" de la guerre de siège, et du discours les entourant. Vous pouvez regarder la vidéo de cette communication (20 minutes) ici.
Mais dans le cas de Montréal, il existe une autre hypothèse pouvant expliquer le comportement de Jeffery Amherst. Le journal de campagne du comte de Malartic, un des officiers français ayant servi en Nouvelle-France, est publié en 1890 par son arrière petit-neveu. Ce dernier, évoquant la reddition de Montréal, précise en note:
Le déclenchement officiel de la guerre de Sept Ans en 1756 contraint les Britanniques à assurer la défense de l'électorat de Hanovre, possession personnelle du roi George II de Grande-Bretagne située au nord-ouest de l'Allemagne. Le monarque décide pour cela de payer des troupes allemandes, commandées par son propre fils, le duc de Cumberland. Plusieurs officiers britanniques accompagnent ce dernier, dont Jeffery Amherst. L'année 1757 voit une armée française, commandée par le maréchal d'Estrées, battre l'armée de Cumberland à la bataille de Hastenbeck (le 26 juillet). Comble de l'ironie, au lendemain même de la victoire, d'Estrées est remplacé par le maréchal de Richelieu, le vainqueur de Minorque (voir mon article sur le siège de Minorque de 1756 ici). Richelieu s'empresse de signer avec Cumberland la convention de Klosterzeven, qui consacre l'invasion victorieuse du Hanovre. La convention entraîne la démobilisation de l'armée de Cumberland, à l'exception des troupes hanovriennes, qui ont cependant interdiction de combattre pour le restant de la guerre.
La convention de Klosterzeven est ressentie comme une humiliation extrême en Grande-Bretagne, tant pour les officiers britanniques présents en Allemagne que pour le fils du roi qui les commande, et donc par extension pour George II lui-même. Elle est immédiatement rejetée par le roi et par le Parlement, ce qui entraînera une poursuite (malheureuse pour les Français) du conflit en Allemagne. Petite ironie de l'Histoire, cette capitulation honteuse de Klosterzeven, à laquelle Jeffery Amherst a eu le déplaisir de prendre part, a été signée le 8 septembre 1757. Trois ans plus tard, jour pour jour, Amherst faisait capituler Montréal...
Hormis cette mention du descendant de Malartic, rien ne permet de confirmer l'idée d'une vengeance "personnelle" d'Amherst dans son refus d'une reddition honorable pour les garnisons de Louisbourg, du fort Lévis ou de Montréal, mais l'anecdote reste amusante...
Mais le refus des honneurs de la guerre n'est pas une spécificité d'Amherst, ni même britannique. Maurice de Saxe, le brillant maréchal saxon de Louis XV et glorieux vainqueur de Fontenoy, avait usé d'une telle sévérité lors de la prise de Bruxelles par les Français en 1746. Le siège de la ville commence le 7 février (Maurice de Saxe faisant ici la surprise d'une campagne hivernale), et à partir du 10 février, les Français sont en mesure de bombarder la ville. C'est le moment choisi par le commandant de la place pour demander une capitulation, et les honneurs de la guerre pour sa garnison. Le général assiégeant lui répond alors: "Vous avez commis la faute de mettre une garnison à Bruxelles qui n'est point une place tenable. Il n'existe aucun moyen de secourir Bruxelles. Il est juste que nous en tirions avantage". La garnison se rend finalement le 20 février, et est faite prisonnière sans recevoir les honneurs de la guerre.
Voilà qui clôt ce article pour aujourd'hui.
À bientôt pour de nouveaux billets historiques, et je vous souhaite un très joyeux temps des Fêtes!
Un exemple permettant de comprendre l'humiliation que représente un refus des honneurs de la guerre en cas de belle défense est celui du siège de Louisbourg par les Britanniques en 1758. La garnison de la puissante forteresse française de l'Isle Royale (voir ici une courte vidéo sur l'histoire de cette forteresse) capitule le 26 juillet 1758, au terme d'un siège éprouvant de 45 jours, durée particulièrement longue pour l'époque (voir ici mon article sur la durée qu'on considère "normale" d'un siège au 18e siècle). Malgré la très belle défense de la garnison commandée par le chevalier de Drucour, gouverneur de Louisbourg, le général britannique Jeffery Amherst refuse aux Français les honneurs de la guerre, et renvoie les troupes françaises en Europe, pour y être échangées contre des prisonniers britanniques.
Portrait de Jeffery Amherst par Joseph Blackburn, 1758, Mead Art Museum, Amherst (Massachussetts) |
La réaction du ministre de la guerre, le maréchal de Belle-Isle, est on ne peut plus claire quant à l'humiliation que représente ce refus des honneurs de la guerre. Dans une lettre du 19 février 1759 au marquis de Montcalm, commandant de l'armée française en Amérique, il enjoint ce dernier à n'accepter en aucun cas de telles conditions lors d'éventuelles redditions futures:
"J'ai répondu de vous au Roi; je suis bien assuré que vous ne me démentirez pas, et que, pour le bien de l'État, la gloire de la nation et votre propre conservation, vous vous porterez aux plus grandes extrémités plutôt que de jamais subir des conditions aussi honteuses que celles qu'on a acceptées à Louisbourg, dont vous effacerez le souvenir."Si les Français réussissent à obtenir des conditions assez avantageuses lors de la capitulation de Québec le 18 septembre 1759, la dernière campagne en Nouvelle-France en 1760 voit à deux reprises l'honneur des armes françaises bafouées par un refus britannique d'accorder aux vaincus une reddition honorable: au fort Lévis le 25 août et quelques jours plus tard, le 8 septembre, à Montréal.
Dans les deux cas, le général britannique est Jeffery Amherst, celui-là même qui avait déjà refusé les honneurs de la guerre à la garnison de Louisbourg. Dans le cas de Montréal, la reddition a lieu sans combat, le marquis de Vaudreuil, gouverneur de la Nouvelle-France, réalisant le désespoir de la situation (2 à 3 000 soldats français faisant face à 18 000 Britanniques), et signant ainsi la capitulation des dernières forces de la colonie. Dans sa proposition de capitulation, Vaudreuil demandait les honneurs de la guerre pour les troupes françaises, afin de saluer leur résistance presque désespérée pendant cinq années. Amherst refuse cette marque honorable, précisant au contraire que
"Toute la garnison de Montréal doit mettre bas les armes, et ne servira point pendant la présente guerre".
L'injure est plus grande encore pour l'armée française qu'à Louisbourg. Alors que la garnison de Drucour, prisonnière de guerre, avait été ramenée et échangée en Europe, les troupes du chevalier de Lévis (successeur de Montcalm à la tête des troupes françaises depuis la mort de celui-ci en défendant Québec en 1759) sont renvoyées, libres, en France, mais avec l'interdiction de combattre pour le restant du conflit. L'intention pour les Britanniques est ici de priver Louis XV de soldats et d'officiers expérimentés. Mais en plus d'atteindre l'honneur des officiers de la garnison, cette clause met un sérieux frein aux possibilités de carrière future pour ces nobles ayant fait de la guerre leur métier...
L'argument principal des Britanniques pour justifier leur sévérité quant aux garnisons françaises est l'usage de représailles pour punir les Français de leur conduite de la guerre. L'argument fait référence aux exactions commises par les Autochtones alliés aux Français, aux pratiques jugées "barbares" par les Européens (l'exemple le plus éclatant étant le massacre d'une partie de la garnison britannique du fort William Henry en 1757). J'ai présenté dans un colloque à Wendake en juin 2018 une communication traitant de ces questions de violences "européennes" et "amérindiennes" de la guerre de siège, et du discours les entourant. Vous pouvez regarder la vidéo de cette communication (20 minutes) ici.
Mais dans le cas de Montréal, il existe une autre hypothèse pouvant expliquer le comportement de Jeffery Amherst. Le journal de campagne du comte de Malartic, un des officiers français ayant servi en Nouvelle-France, est publié en 1890 par son arrière petit-neveu. Ce dernier, évoquant la reddition de Montréal, précise en note:
"Amherst, le général qui avait capitulé à Clostersevern, voulait prendre sa revanche au Canada. Aussi se montra-t-il impitoyable, et refusa-t-il les honneurs militaires à des soldats qui pourtant les avaient bien mérités".Le descendant de Malartic juge ainsi que le comportement d'Amherst ne serait rien d'autre qu'une vengeance personnelle, faisant référence à un événement ayant eu lieu quelques années avant la capitulation de Montréal.
Le déclenchement officiel de la guerre de Sept Ans en 1756 contraint les Britanniques à assurer la défense de l'électorat de Hanovre, possession personnelle du roi George II de Grande-Bretagne située au nord-ouest de l'Allemagne. Le monarque décide pour cela de payer des troupes allemandes, commandées par son propre fils, le duc de Cumberland. Plusieurs officiers britanniques accompagnent ce dernier, dont Jeffery Amherst. L'année 1757 voit une armée française, commandée par le maréchal d'Estrées, battre l'armée de Cumberland à la bataille de Hastenbeck (le 26 juillet). Comble de l'ironie, au lendemain même de la victoire, d'Estrées est remplacé par le maréchal de Richelieu, le vainqueur de Minorque (voir mon article sur le siège de Minorque de 1756 ici). Richelieu s'empresse de signer avec Cumberland la convention de Klosterzeven, qui consacre l'invasion victorieuse du Hanovre. La convention entraîne la démobilisation de l'armée de Cumberland, à l'exception des troupes hanovriennes, qui ont cependant interdiction de combattre pour le restant de la guerre.
Portrait de Louis-François-Armand de Vignerot du Plessis de Richelieu, maréchal de France, par Jean-Marc Nattier, 1732, Museu Caliste Gulbenkian, Lisbonne |
Portrait de William Augustus, duc de Cumberland, par Joshua Reynolds, 1758, The Devonshire Collection, Chatsworth, Royaume-Uni |
Hormis cette mention du descendant de Malartic, rien ne permet de confirmer l'idée d'une vengeance "personnelle" d'Amherst dans son refus d'une reddition honorable pour les garnisons de Louisbourg, du fort Lévis ou de Montréal, mais l'anecdote reste amusante...
Mais le refus des honneurs de la guerre n'est pas une spécificité d'Amherst, ni même britannique. Maurice de Saxe, le brillant maréchal saxon de Louis XV et glorieux vainqueur de Fontenoy, avait usé d'une telle sévérité lors de la prise de Bruxelles par les Français en 1746. Le siège de la ville commence le 7 février (Maurice de Saxe faisant ici la surprise d'une campagne hivernale), et à partir du 10 février, les Français sont en mesure de bombarder la ville. C'est le moment choisi par le commandant de la place pour demander une capitulation, et les honneurs de la guerre pour sa garnison. Le général assiégeant lui répond alors: "Vous avez commis la faute de mettre une garnison à Bruxelles qui n'est point une place tenable. Il n'existe aucun moyen de secourir Bruxelles. Il est juste que nous en tirions avantage". La garnison se rend finalement le 20 février, et est faite prisonnière sans recevoir les honneurs de la guerre.
Siège de Bruxelles de 1746, Louis-Nicolas Van Blarenberghe, 1781, Collections du Château de Versailles |
Voilà qui clôt ce article pour aujourd'hui.
À bientôt pour de nouveaux billets historiques, et je vous souhaite un très joyeux temps des Fêtes!
MISE À JOUR DU 29 NOVEMBRE 2021:
L'hypothèse d'une "vengeance" d'Amherst liée à sa présence à la honteuse capitulation de Klosterzeven trois ans jour pour jour avant cette de Montréal n'est pas que la lubie du descendant de Malartic. On la retrouve en effet dans une lettre écrite de Montréal au ministre de la Guerre le 12 septembre 1760, soit quelques jours après la capitulation de la colonie, par Benoît-François Bernier, commissaire des guerres (officier chargé de l'administration financière d'une armée) en Nouvelle-France. Je remercie mon grand ami et collègue Joseph Gagné pour m'avoir envoyé la version numérisée de cette lettre. D'après Bernier, ce sont les officiers britanniques eux-mêmes qui mentionnent la volonté d'Amherst de se venger de Klosterzeven sur la garnison de Montréal!
"M. de Vaudreuil envoya par plusieurs reprises a M. Amherst pour le ramener a des sentimens plus favorables envers les troupes, mais sans succés; ses off(ici)ers penés eux mêmes de ce traitement ont dit tous que cetoit en represaillies de la Cruauté de nos sauvages outres en memoire de la capitulation de Closter Seven ou le general etoit".
Michel Thévenin
Sources:
- Lettre du maréchal de Belle-Isle à M. le marquis de Montcalm, 19 février 1759, dans Henri-Raymond Casgrain, Lettres de la Cour de Versailles au baron de Dieskau, au marquis de Montcalm et au chevalier de Lévis, Québec, L-J Demers & Frère, 1890, p. 180-183.
- Journal des campagnes au Canada de 1755 à 1760 par le Comte de Maurès de Malartic, lieutenant général des armées du roi, gouverneur des îles de France et de Bourbon (1730-1800), publié par son arrière petit-neveu le Comte Gabriel de Maurès de Malartic et par Paul Gaffarel, professeur à la Faculté des Lettres de Dijon, Dijon, L. Damidot, 1890, p. 349.
-Lettre de Benoît-François Bernier au ministre de la Guerre, Montréal, 12 septembre 1760
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Je n'avais jamais lu quoi que ce soit concernant ces détails de guerre extrêmement significatifs des velléités de l'époque.Cet esprit de guerre non respectueux des règles de la Noblesse de guerre de l'époque se retrouve dans la désastreuse déportation des civils Acadiens en 1755, civils réputés avoir opté pour la neutralité, et n'exerçant aucun acte de guerre.Ce comportement des autorités militaires britanniques de l'époque équivaut à un génocide ethnique ,jamais officiellement condamné et la confiscation des terres et avoirs des civils n'a jamais été compensée..
RépondreSupprimerLa déportation des Acadiens et le comportement des Britanniques n'a pas grand chose à voir avec le respect ou le non respect des normes de courtoisie militaire entre nobles.
RépondreSupprimerIl s'agit d'une répression s'appuyant sur des arguments juridiques (plus ou moins justes) de ce que les Britanniques ont considéré comme une rébellion. Les lois de la guerre s'appliquent très différemment dans le cas de rébellions.
J'ignore s'ils ont publié à ce sujet, mais je sais que Rénald Lessard et Sophie Imbeault se sont récemment intéressés au traitement des Acadiens par les Britanniques, en mettant en rapport le comportement des Britanniques à cette occasion avec celui adopté face aux Écossais rebelles une dizaine d'années plus tôt.
Quant au "génocide", il faut être extrêmement prudent dans l'utilisation de termes actuels pour le passé, au risque de tomber dans l'anachronisme...
Passionnant.
RépondreSupprimerAmherst est également signalé pour la diffusion de la variole parmi les tribus autochtones. Fait contesté cependant ici et là.
Concernant les Acadiens les raisons de leur déportation sont multiples. Le mot génocide est en effet excessif. Nettoyage ethnique est plus pertinent.Dans ce cas il fut total, aboutissant à une élimination physique complète des malheureux Acadiens.